NOUVELLES :

les petites annonces:

Scène 1

Les petites annonces à la boulangerie, à la poissonnerie, chez le caviste au pressing au lavomatic… voitures, lunettes de soleil chic, chat perdu, locations saisonnières, meublés dans le quartier, cours de langues, ménages et baby-sitting, salon style art déco, places de concert… on y voyait encore une offre pour des billets pour une demi-finale de coupe du monde de foot (laquelle ? Ce n’était pas précisé…)

Certains ont astucieusement prédécoupé un bord de l’annonce en franges avec le numéro de téléphone… sur certaines feuilles, des corrections rageuses d’orthographe et de grammaire… certaines annonces sont là depuis des semaines avec toutes leurs franges, d’autres ont semble-t-il plus de succès… deux trois franges manquantes…

La fin de ma lessive, les yeux survolant le panneau d’affichage… florilège : on cède une collection de Charlie Hebdo depuis le numéro 1… une étudiante suédoise propose des cours de langue, une vénézuélienne des cours de salsa et autres danses latino… et pour ces deux annonces-là plus de frange !

Dans un coin en bas à droite du tableau une petite feuille d’écolier… « donne 5 000 francs à qui m’aidera à me suicider » et là aussi plus aucune frange…

À cet instant, un homme un peu hirsute, la capote militaire ruisselante, galonnée sergent-chef, les yeux fixés sous Tranxène entra tonitruant dans la laverie et bousculant tout le monde, alla droit sur le panneau des annonces et comprit sans doute que sa proposition avait intéressé du monde… trop de monde… en ces temps de misère on essayait de gagner sa vie comme on pouvait… et là c’était une belle occase… il arracha cette annonce-là en gueulant… on veut me tuer, j’veux plus… on m’aura pas ! sans se douter qu’une personne assise attendait discrètement de voir qui était ce candidat… une femme avec des yeux qui avaient faim… elle s’était décidée… des tentatives personnelles lui donnaient une imparfaite expérience… mais tant pis… les cicatrices étaient visibles et le sang coulait dans ses veines et ne s’échappait plus que selon les règles… là surtout ce qui comptait : se mettre d’accord sur le contrat et les tunes ! Dans la rue, on l’entendit encore crier…

Il courait sous une averse soudaine, dans sa main une grosse pelote de chanvre qu’il déroulait… encerclant les passants, les voitures, faisant le tour des poteaux indicateurs de sens interdit… des billets s’échappaient de sa poche de veste ; la femme le suivait ramassant au fur et à mesure ces papillons verts… une avance pensa-t-elle et j’ai souri… je souris… une voiture arriva ; il se retourna et se précipita vers elle… percuté, il gicla en l’air et, comme souvent dans ces instants-là, le vol sembla au ralenti, les membres dans tous les sens, la ficelle dessinant une courbe de Gauss, deux billets voletant en papillon amoureux… lui, retombant avec un son mat sur le toboggan du capot luisant et glissa sur les pavés, les billets se collant à la vitre, balayés par les essuie‑glaces… une liasse fut aspirée par la vitre ouverte.

Elle accourut et se pencha pour lui soutenir la tête. Lui délirait :

-T’as gagné chauffard… mais trop tard… j’voulais plus… aujourd’hui !…

et elle l’embrassait sur la bouche en lui murmurant : moi non plus.

Le boucher accourut, écarta les curieux en brandissant son couteau et libéra les passants saucissonnés…

Par la porte ouverte coulait une chanson sortant de l’autoradio… il reconnut la voix de Phil Dou… et la rengaine trottait facilement dans la tête… le saxo tout seul se faisait embobiner par une trompette superbe, minimaliste… une musique urbaine avec plein de sons étranges en arrangements qui dérangent… un arôme de mouture fraîche…

La patronne du Café du Marché lisait le journal. Des petits verres de blancs quittaient fréquemment le zinc pour rincer la poussière et éclaircir des voix; au pied du comptoir des bouquets de poireaux emballés dans du papier journal discutaient, au ras des mégots aplatis, avec des côtelettes d’agneau. Comme on était vendredi, ça sentait surtout le poisson et des mouches faisaient leur meeting aérien autour des paniers. La terrasse était ouverte en grand, éclusant à l’intérieur un flot de lumière orangée remontant et déferlant sur la chevelure de la patronne… tout le monde l’appelait Francine…

-un café ? lança-t-elle en levant les yeux et un sourire sur l’habitué qui venait d’entrer, ses appareils photos en bandoulières croisées… son geste déjà suspendu tenant la poignée du filtre à café. Acquiesçant et souriant il s’accouda. Elle se pencha pour lui faire la bise et se remit dans le journal après lui avoir servi un serré. Il la regardait sourire en faisant tourner la cuillère dans la tasse.

-Arrête de touiller tu ne prends pas de sucre ! Tiens tu veux connaître ton horoscope d’aujourd’hui ?

Il haussa les épaules et sourit et maugréa…

-Arrête Francine ! C’est pour les bonnes femmes ces trucs-là !

-Peut-être… mais les hommes les écoutent en faisant mine d’être absorbés par autre chose… pas vrai ?

-Absorbé par leur café ! Ou leur calva !

Elle lui sourit en faisant une grimace. Une fausse grimace…

-Tu sais Francine, j’ai connu un gars, photographe aussi, qui travaillait pour le Figaro Magazine durant la période d’été. Il avait plusieurs rubriques : une de jeux plus ou moins d’érudition liés à des villes balnéaires et une rubrique d’horoscope un peu ludique façon vacances… il y glissait un « ce n’est peut-être pas un bon choix » dans la partie cœur du signe zodiacal de la nana qu’il voulait larguer… et ça marchait à chaque fois… toujours célibataire, sans scènes de ménage, sans gueule de bois… alors tu vois… les horoscopes… je sais à quoi ça sert… mais surtout à qui ça sert… je plaisante… hâbleur, il avait aussi des pellicules dans sa tignasse de méditerranéen… alors… tu parles d’un photographe !

Le garçon, le plateau garni, hirsute à bout de bras, tapait sur l’enregistreuse en criant les montants ; la confiance règne sous l’œil suspicieux du patron juché sur un haut tabouret, un œil sur la caisse, l’autre sur le cul de la patronne : propriété privée semblait dire son regard. La terrasse se garnissait ; dans les allées du marché les chalands avançaient nonchalamment en lente procession… la fraîcheur du matin se diluait un peu, l’air moins limpide s’était chargé des odeurs des fruits, des parfums de fleurs, des fumées de poulets en rôtissoires.

-Et savoir voir la chance quand elle passe.

Francine venait de terminer le paragraphe cœur de son signe, et regarda l’habitué.

-tu vois ce qu’il te reste à faire à toi aussi !

Il détourna le regard vers la terrasse, juste au moment où une jeune femme traversa le carrefour pour acheter le journal à Ali qui avait planté ses tréteaux à l’angle de la rue :

-Ça y est ! Ça y est ! Marine tient le pénis ! Elle est enceinte !

-Sublime ! Murmura-t-il tandis qu’elle s’installait en regardant où se trouvait le soleil. Elle feuilleta le journal jusqu’à la page des jeux et horoscope. De l’autre côté de la rue, quelqu’un accroupi, la visait faisait une mise au point. Le garçon se pencha pour déposer un café et un croissant dans une petite corbeille de tôle quand une oreille avertie entendit le bruit discret de la rafale… un bruit si particulier… un bruit qui ne sent pas la poudre… un bruit qui fait saliver les mannequins, les stars, les narcissiques… ça n’a pas manqué : la jeune femme décroisa ses jambes les croisa dans l’autre sens en levant les yeux non pas vers la serveur pour le remercier mais vers le bruit et sourit… il y eut une deuxième rafale. Son instinct (ou son professionnalisme) lui dicta qu’il fallait changer d’attitude et de pose ; elle regarda les toits en baissant les lunettes sur le nez. Elle retira l’enveloppe de son sucre. Sans doute attiré par le froissement du papier, un chien bizarre, avec plein de plis grimpa lourdement sur un tabouret canné pour réclamer. Elle sourit en levant le regard vers le marché et fit un grand signe de la main vers le rayon des fruits de mer :

-Hans, Hans!

Un grand gars blond chercha des yeux, éclata un sourire en la repérant, et leva son panier. Sa main disait d’attendre… à ce moment-là un téléphone mobile sonna. Elle éparpilla sur la table tout son sac… l’appareil enfin trouvé ne gémissait plus… elle consulta l’écran en appuyant sur des boutons, puis se leva, ramassa la laisse et composa un numéro en disparaissant vite à l’angle de la rue… on entendit soudain le garçon regarder à gauche puis à droite :

-Putain la salope ! Pas pour mon premier jour !

Et de courir à sa poursuite, plateau en équilibre, tablier et torchon blancs achevant de désigner son activité… mais pas sa sagacité : il ne courait pas dans la bonne direction.

Quelques instants plus tard, chargé de provisions, Hans approcha de la terrasse, scruta, interrogea…

Tout à coup son ciel devint triste… quelque chose avait quitté son regard… on sentait une douleur traverser ses tempes… son pas manqua d’assurance, son regard interrogeait tout ce qu’il rencontrait, se heurtait à une sorte d’indifférence ; la ville jouait l’épaisseur obscure que chacun traverse parfois à sa manière lorsqu’on est désemparé… la ville lui faisait mal ; ses sacs en polypropylène, en lourdes haltères crissantes, le tassaient vers le bitume… les eaux des caniveaux, qu’un bout de moquette en virgule saucissonnée dirigeait vers l’égout, emportaient toute une flottille de mégots et de détritus gras… le balayeur suivait le flot, faisait faire trempette à son grand pinceau vert criard et dessinait, comme pour se distraire, des arabesques sur les dalles du trottoir. Un gars cria à demi-amusé :

-Ah l’enfoiré ! Vous savez ce qu’il a écrit ? En arabe : Allah ! Akbar !

Ah ! La belle blague !

Hans le regardait comme s’il s’agissait d’un extraterrestre… il n’en avait que la couleur de salopette et le ses bottes…

Hans était seul et ne comprenait pas… ne comprenait rien… cette voix semblait avoir été réelle pourtant… avait-il aperçu cette jeune femme ? C’était bien son nom qu’il avait extrait du brouhaha du marché. Peu de gens connaissait son prénom et combien l’aurait prononçait comme ç à voix haute et en public ?

Le temps d’acheter 500g de crevettes roses ! Bon des bouquets de Madagascar quand même !

Son prénom résonne encore : il avait été lancé fort dans cette ville étrangère ! Il pense que depuis sa naissance il a déménagé neuf fois vécu dans cinq pays différents… aujourd’hui c’est la première fois qu’on le reconnaît. Jusqu’à maintenant, la plus étrangère des villes avait été l’avant-première : une ville noire des bords de l’Oder, une ville où il pleuvait sans cesse disait-elle… celle où sa mère avait rencontré son père… et qu’elle a fuie, seule, tandis que lui, futur Hans, n’était qu’une grosse crevette rose trimballée et ballottée dans une mer amniotique… pleuvant, pleurant… fuir. Sept centimètres de long recroquevillés… il regarda son sac et ses cinq-cents grammes de grosses crevettes… bien mortes, bien cuites, bien roses… Je suis à Paris !

-J’avais aimé Berlin… Je l’ai quittée dans ma petite 2CV bariolée… avec mes appareils photos… et une série d’écrits de Nabokov de sa période allemande…

Un sens de l’orientation un peu flou, un mauvais temps qui avait fait disparaître tout repère solaire ainsi qu’une boite à gants sans cartes lui avaient fait rater Paris et déraper vers Praha dès le départ.

Il n’avait pas regretté d’avoir suivi cet instinct vagabond qui prend quelques tristes lampadaires dans une entrée de faubourg pour quelques sublimes constellations… on suit alors des caps insensés, on se retrouve sur des chemins à peine carrossables… on invente des itinéraires inédits d’une navigation à l’estime… dans le roulis et le tangage de la 2CV 2cv qui plus qu’un moyen de transport est une tentation de Liberté de cette liberté élémentaire, brute, et de ses phares ânonnant, broutant n’importe quoi entre ciel et terre… on imagine l’auto mener la danse… et on s’en fout… on croit être libre… jusqu’à la panne d’essence… ou ce bout de trottoir parisien on l’on croit ressusciter à l’appel de son nom… dans sa poche il palpe l’annonce qu’il allait afficher dans le lavomatic… fini… il froisse le papier.

À l’appel de son nom… et ce visage qui passe, reflet au soleil d’une fenêtre qu’on referme… disparu… et ce prénom résonnant sur et dans la tête, une gifle vers la petite enfance, souvenir d’une bêtise, d’un geste à ne pas faire, d’un gros mot… mais là le prénom avait une autre intonation…

Hans prit son appareil photo faisant la mise au point sur la vitre du café ou pour être plus précis sur le reflet de cette vitre avec l’angle tel qu’il n’y apparaissait pas… il mitrailla… c’était ça la vie… un prénom qu’on entend qu’on attend être pour soi… mais non… Hans… Hans… il devait y en avoir dans n’importe quelle ville du monde… il avait cru le geste lui être adressé… il se sentit confus d’avoir fait un signe si ostentatoire à une inconnue… car ce devait être une inconnue… il reprit sa 2CV, jetant ses sacs de victuailles sur le siège arrière. Il partit en oubliant de fixer d’autres souvenirs de la ville… il tourna à gauche pour éviter un attroupement, des sirènes de pompiers, une course d’agents, un gros boucher à couteau tiré… puis porte d’Orléans il dépassa une pancarte accrochée par une ficelle au cou d’un auto-stoppeur… il était déjà hors les murs… s’enfonçant dans la pointe d’asphalte… il mit son clignotant en vitesse, jeta un regard dans le rétro pour s’arrêter sur la BAU… ou un bas-côté, il ne s’en souvient plus. Le gars courut, Hans se pencha pour soulever la vitre de sa dedeuche… il n’avait pas de vrais bagages :

-Vous allez où ?…

-Je vais à Yeurs…

-Ailleurs ?… allez montez… dans mon carrosse cabossé par la vie !

Hyères avec un drôle d’accent finit-il par comprendre… en tout cas en 2CV ce sera loin…

-Allez en route Caroline ! Je m’appelle Hans. Il regarda dans le rétro extérieur, mit le clignotant, la 2CV hoqueta en passant directement en seconde.

-C’est incroyable ! Moi aussi ! On parle quelle langue ?

Il haussa les épaules :

-Je m’en fous ! Ça viendra comme ça viendra !

Variante

Rue de Seine : une arcade en pierre ; une boite aux lettres jaune P&T rappelle qu’autrefois jouxtait un café tabac (l’Aquarelle) ; une arcade est obstruée sur la gauche par une porte d’immeuble en bois avec pointes de diamant donnant un petit air cossu et sur la droite un magasin minuscule. Largeur totale de la boutique porte comprise : 1,10m en tirant sur le mètre couturière ! Dans le quartier pour la galerie, ça porte quand même le nom de galerie.

Tout minuscule : bijoux, petites statuaires, objets s’y exposent serrés et sans ordre sur moins de 3m² en additionnant des présentoirs verticaux… un espace trapézoïdal se terminant en sifflet avec une tablette minuscule, un tabouret, un radiateur couvert de magazines et le Parisien du jour coiffé de papier gras… près du plafond face à la porte, le petit cylindre d’une alarme.

Un client ne peut s’y retourner sans crainte de renverser quelque chose… au fond toute grosse, avachie, une femme coude en appui sur une tablette dégouline du tabouret, sculpture César en formation, et se bourre toute la journée de friandises, de sandwiches, de gâteaux… Dondon Botero ou Nana Saint-Phalle monochrome. Sur sa jupe noire lustrée graisseuse s’éparpillent des miettes qu’elle repousse d’un revers de main comme on chasse un chat paresseux de ses genoux… ses seins affaissés jusqu’au nombril sont deux lourds cabas débordant d’odeurs rances…

Ce qui devait arriver arriva… à force de manger son corps avait terriblement enflé… elle finit par ne plus pouvoir ni se lever ni se retourner… elle se faisait livrer des sachets et dormait en tas sur sa chaise… le soir, quelqu’un venait baisser une sorte de toile servant de store… il sortait avec un pot et laissait un trait de lumière qui ne disparaissait que tard dans la nuit… lecture, sandwichs, mots fléchés croisés et autres jeux à en croire la patronne du bistrot ; parfois une touriste interrompait ses activités en s’aventurant à peine au-delà du seuil : boucles d’oreille, camées, broches, bracelets, petites statuaires funéraires africaines… amatrice ou philanthrope. Petits objets, rares… de minuscules étiquettes distraitement discrètement retournées étaient blanches.

Une seule pouvait-elle donner une idée : 3 000… sans symbole monétaire. Cet après-midi même, une femme y était entrée en traînant un carlin. En était ressortie une cliente avec une paire de boucles d’oreille suspendues à celles du chien. Ils avaient traversé la rue pour s’installer en terrasse du café d’en face.

Vers six heures du soir, au moment où les pompiers tentaient de ranimer un candidat au suicide, une explosion se produisit, couvrant la fanfare des pin-pon, ‑la si‑ lancinants à la longue… la vitrine de la petite boutique venait de crever en éclats… une charpie de corps empalé sur un montant en bois, des bouts de jupe et de foulard noirs pendouillant sur un potelet de trottoir.

La banne du café s’est affolée un instant, les jupes de deux passantes se gonflèrent. Cuisses brièvement aperçues. Virage de visages devenus soudain badauds.

Bientôt un autre véhicule rouge déboula toute sirène hurlante. Un ruban bicolore barra la rue Jacques Callot.

Comme si elle n’était pas concernée, la jeune femme jambes croisées se bouchait une oreille pour entendre ce qu’on lui disait à l’autre via un mobile… un peu penchée comme pour se concentrer. Des larmes avaient glissé des paupières fermées et ses lunettes pleuraient. Soudain elle cria au moment même où on glissait un brancard dans le fourgon des secours :

-Hans, Hans… Hans, Hans réponds Hans ! Hans !

Silence, le sourire lumineux se retourna en grimace ahurie puis désespérée.

Le soir tombait, elle scruta l’écran en relevant ses lunettes… avec l’air de celle qui croit avoir fait une erreur de numéro, elle appuya sur une touche. Une sonnerie en longueur puis la voix connue, déformée méconnaissable d’un répondeur crut-elle.

Le gyrophare bleuissait par intermittences régulières les façades de la rue jusqu’au square puis la sirène prit le relai. On pouvait ainsi suivre à l’aveugle le véhicule remontant la rue parallèle.

Le brancardier tira un peu son téléphone de la poche de blouse et le laissa retomber en fronçant les sourcils.

Ça avait sonné de sous le drap  :

-Va te faire foutre Juliette ! T’es aussi tarée et fripée que ton clebs !